Depuis le Moyen Age, des objets précieux, le plus souvent antiques, furent montés afin de les mettre en valeur, les protéger ou leur donner une nouvelle fonction. Ces vases ou coupes en pierre dure, marbre, cristal de roche, onyx…, ainsi l’aigle de « Suger » vase antique en porphyre monté en argent doré pour le trésor de la basilique de St Denis et aujourd’hui au musée du Louvre.
Plus tard à la Renaissance ce seront d’autres productions de la nature tels que les oeufs d’autruche, les nautiles, noix de coco, cornes de rhinocéros …. qui seront agrémentées de montures précieuses afin d’orner les cabinets de curiosité.
A partir du 17ème siècle, plus que l’insolite, c’est le décoratif qui intéresse les collectionneurs. Les objets montés vont faire partie du décor de la maison. Ce sont principalement des porcelaines de Chine ou du Japon qui sont agrémentées de montures en bronze doré d’une grande virtuosité.
A la fin du 18ème et au 19ème siècle, l’objet sera souvent conçu avec sa monture, gardant ainsi l’idée d’un objet monté et de deux matières se mettant chacune en valeur, mais perdant l’intention du détournement de fonction et la confrontation entre deux civilisations.
Avec la vogue du japonisme à la fin du 19ème siècle, « l’Escalier de Cristal » produira de nombreux vases en cristal émaillé à monture de bronze doré.
Au début du 20ème siècle le fer forgé prend ses lettres de noblesse grâce a des ferronniers tels Edgar Brandt, Raymond Subes et Gilbert Poillerat. C’est lui qui à son tour sera utilisé pour mettre en valeur des objets de céramique tel le vase monumental ici présenté, dont le corps réalisé en grès et monté en fer forgé dans les années 1920 fut probablement conçu pour un décor architectural ou un décor de jardin.