Marc Du Plantier, fameux décorateur de la première moitié du XXe siècle, est formé à l’École nationale supérieure des beaux-arts et à l’académie Julian. Il y forge une sensibilité artistique et un œil pour les lignes qui lui serviront plus tard. Sa carrière débute en 1928, mais c’est dans le Paris des années 1930 qu’il s’épanouit pleinement, incarnant un néoclassicisme d’une nouvelle modernité.
Ci-dessus :
Marc Du Plantier
(1901 – 1975)
Console
Espagne, vers 1940
Laiton, fer, bronze doré, verre opalin et bois peint
H : 82 cm / L : 126 cm / P : 40 cm
En 1939, à l’aube d’une Europe tourmentée, il quitte la France pour Madrid, une décision dictée par une opportunité professionnelle rendue possible par une cliente française. Pendant dix ans, dans un pays marqué par la sortie de la guerre civile, il redonne vie à des palais saccagés, insufflant à ses créations la richesse de l’artisanat espagnol comme la céramique, le fer forgé ou les textiles ibériques. Parmi ses œuvres les plus marquante de la période reste la console réalisée pour l’appartement du prince d’Espagne José Eugenio de Bourbon. Elle est une synthèse entre la ligne structurée et l’opulence ornementale. Le plateau en opaline noire sobre contraste avec le piétement sculptural où s’entrelacent des motifs végétaux en métal doré, presque baroque dans leur luxuriance. Le socle en bois laqué rectiligne renforce l’équilibre de l’ensemble. Une console qui illustre l’exploration de Marc Du Plantier entre l’esthétique et la fonctionnalité pour une commande princière.
Référence Bibliographique :
Yves Badetz, Marc Du Plantier, 2010, éditions Norma, Paris. (pp. 198, 200)